Une résidence du studio u2p050 pour explorer un univers agricole où vaches laitières et machines agricoles auraient continué à coexister sans humains.

Avec le studio u2p050, l'Avant Galerie Vossen inaugure ses résidences d'artistes au sein même de sa galerie.
Pendant un mois, les artistes sont invités à investir la galerie pour y développer leur travail. La résidence se conclue avec 15 jours d'expositions.

Pendant cette résidence, u2p050 va s’atteler à la mise en relations de données digitales récoltées dans une ferme et des outils techniques de l’univers agricole. Le travail consistera en une exploration de ce système- ferme où tout est entremêlé, de la machine à traire, en passant par les petits veaux, jusqu’au vent qui balaie les champs de blé environnants. Cette approche va donner à voir la rencontre entre les affects machiniques avec les fonctions des animaux afin d’interroger notre condition contemporaine, qui est celle de la sortie du néolithique, d’une nouvelle redistribution des ensembles de relations humains/non-humaines, animés/inanimés.

Une machine à traire en plein Paris
Une plongée dans un monde futuriste où vaches laitières et machines auraient continué de coexister sans humains

Pendant un mois de résidence à l’Avant Galerie Vossen, le studio u2p050 a travaillé à la mise en relations de données digitales récoltées dans une ferme et des outils techniques de l’univers agricole pour donner forme à l’exposition Cryptosporidium.
Depuis le XIXème siècle, les fermiers quittent les champs pour la ville et les machines ont pallié ces départs. D’après l’INSEE, le nombre d’agriculteurs a été divisé par quatre entre 1982 et 2019 et cette catégorie de travailleurs ne représente désormais plus que 1,5 % de la population active.

Au sein de la galerie, u2p050 propose de formuler visuellement l’idée d’un système agricole où l’humain n’occupe plus la place centrale qui lui a été longtemps dévolue. Le studio de création u2p050 s’est rendu en Picardie pour enquêter sur la nature de ces transformations en s’intéressant à la traite des vaches.
Quels types de relations se nouent entre les animaux et les machines ?

La recherche pour ce projet a impliqué une enquête sur la façon dont les vaches perçoivent leur environnement sonore et visuel et permet au visiteur de se fondre dans les yeux et les oreilles d’une vache laitière. Le public est placé dans des conditions d’existence qui s’approchent de celles de la vache, ce qui lui permet de ressentir ce que ressent et entend une vache laitière, jusqu’aux plus infimes ultrasons, dans un environnement mécanique spécialement conçu pour interagir avec elle.

Ce projet artistique, donne à voir un monde étrange, que les 93 % de Français qui vivent en ville ne connaissent plus. Un monde davantage peuplé par les subjectivités exo-humaines — les machines et les bêtes — que par les humains eux-mêmes.