Exposition
Du 13 novembre 2025 au 16 novembre 2024
Post Painting
58 rue Chapon, 75003 Paris
Ouvert du Mercredi à Samedi de 14h à 19h
Tel. 06 60 22 25 02
Exposition
Du 13 novembre 2025 au 16 novembre 2024
La pratique de Norman Harman se situe à l'aube d'une nouvelle ère picturale, qu'il définit comme la post-peinture. Dans ce domaine élargi de la création d'images, la toile n'est plus un lieu d'origine pure, mais une zone de négociation entre le toucher analogique et la vision algorithmique. La photographie, les modèles d'IA entraînés et la composition numérique ne remplacent pas la peinture, mais la provoquent, générant des fragments de possibilités qui sont ramenés dans le monde matériel par le coup de pinceau.
Chaque image commence avec la machine : des ensembles de données tirés de rencontres vécues, d'archives photographiques et de systèmes d'IA spécialement entrainés évoquent des apparitions spectrales qui scintillent à la fois de souvenirs et d'erreurs. Pourtant, ces ébauches algorithmiques ne sont pas des points finaux ; ce sont des provocations qui exigent une traduction. Harman réaffirme le corps dans ce processus à travers des surfaces peintes à la main, en utilisant des pinceaux numériques personnalisés conçus pour faire écho aux particularités de sa pratique analogique. Le résultat n'est ni une peinture numérique, ni une peinture traditionnelle, mais une forme hybride dans laquelle le travail du peintre confronte et rachète les hallucinations de la machine.
En ce sens, la post-peinture n'est pas une question de triomphe de la technologie, mais plutôt de sa déstabilisation. L'œuvre incarne la friction entre le code et la chair, l'ensemble de données et le geste, la mémoire et la matérialité. Il en résulte des toiles qui portent l'image rémanente de l'algorithme tout en insistant sur l'acte humain irréductible de la peinture, un acte de résistance, de traduction et de renouveau.
Cette pratique soulève des questions urgentes sur la paternité, l'authenticité et l'avenir de la représentation. En associant le regard prédictif de l'IA à la tactilité du pinceau et du pigment, Harman construit des images à la fois hantées et vivantes, des méditations sur la façon dont l'art pourrait survivre, voire s'épanouir, alors que les frontières entre le synthétique et l'humain s'effondrent à un rythme accéléré.